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La fibre optique atteint un nouveau sommet avec un record mondial de 301 térabits par seconde !

mai 16, 2024

Les ingénieurs de l’Université d’Aston ont franchi un cap en envoyant des données à une vitesse 4,5 millions de fois supérieure à celle du haut débit classique. En collaboration avec des experts de l’Institut national des technologies de l’information et des communications (NICT) au Japon, ainsi que des Nokia Bell Labs aux États-Unis, les chercheurs d'Aston en Grande-Bretagne ont réalisé une percée remarquable dans le domaine de la transmission de données internet. Leur technologie repose sur l'utilisation de bandes de longueurs d’onde jusqu'alors inexploitées dans les systèmes à fibre optique, établissant ainsi un nouveau record mondial de vitesse de transfert de données.

Le résultat est non seulement impressionnant, mais également très prometteur, car ils ont réussi à atteindre une vitesse de 301 térabits par seconde (Tbps). Pour donner une idée de cette performance, cela représente une vitesse 4,5 millions de fois supérieure à la moyenne du haut débit disponible dans la plupart des foyers. C'est l'équivalent de télécharger un film entier en quelques centièmes de seconde !

Ils ont exploité des bandes de longueur d’onde jusque-là inexploitées.

Dans son dernier rapport, l’Ofcom indique que les vitesses moyennes de téléchargement pour le haut débit domestique ont continué de croître. En mars 2023, la vitesse de téléchargement moyenne était de 69,4 Mbit/s, enregistrant une augmentation de 17 % sur un an. L'Ofcom est l'équivalent anglais de l’ANRT au Maroc.

Ce qui rend ces travaux encore plus remarquables, c'est que les ingénieurs ont exploité l'infrastructure existante en augmentant simplement ses capacités. Étant donné que les câbles de cuivre ne peuvent pas prendre en charge de telles vitesses, les chercheurs ont ouvert de nouvelles bandes de longueurs d’onde dans le spectre électromagnétique.

Ian Phillips, l'un des principaux chercheurs, explique : « Outre les bandes C et L disponibles dans le commerce, nous avons utilisé deux bandes spectrales supplémentaires appelées bande E et bande S. De telles bandes ne sont traditionnellement pas nécessaires car les bandes C et L suffisent pour fournir la capacité requise pour répondre aux besoins des consommateurs. »

Les chercheurs ont également mis en œuvre des amplificateurs pour garantir la robustesse du signal sur de longues distances.

Dans le cas de la fibre optique, les différentes bandes de longueurs d’onde équivalent à différentes couleurs de lumière transmises le long de la fibre. Pour parvenir à ces avancées, les chercheurs ont mis au point de nouveaux dispositifs tels que les amplificateurs optiques et les égaliseurs de gain optique.

Le Dr Phillips explique : « Au cours des dernières années, l’Université Aston a développé des amplificateurs optiques fonctionnant dans la bande E, qui est adjacente à la bande C dans le spectre électromagnétique mais est environ trois fois plus large. Avant le développement de notre appareil, personne n’était capable d’émuler correctement les canaux de la bande E de manière contrôlée. »

Une solution « plus écplogique »

Selon Ian Philips et son collègue Wladek Forysiak, cette approche présente un double avantage. D'une part, elle offre une solution pratique en augmentant la vitesse de transmission des données. D'autre part, elle est économique et écologique, car elle n'implique aucune modification de l'infrastructure existante.

Dans leur étude publiée par l'Institut d'ingénierie et de technologie (IET), ils déclarent : « Il s’agit également d’une « solution plus verte » que le déploiement de fibres et de câbles plus récents, car elle utilise davantage le réseau de fibre déployé existant, augmentant ainsi sa capacité à transporter des données et prolongeant sa durée de vie utile et sa valeur commerciale ».